C’est à un mois du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan, lors d’une conférence de presse, que sont annoncés les quelques aménagements de la dixième édition, cadre des 25 ans du marché. Les murmures fusent. On s’inquiète…

Par Orphelie Thalmas

c) MASA 2018

Du 10 au 17 mars 2018, l’heure est enfin aux rencontres professionnelles entre artistes, managers, tourneurs, promoteurs de spectacles, et producteurs. Les représentations artistiques se succèdent sur les différents sites à travers la ville d’Abidjan. Voici ce que nous avons noté au bout des huit jours dédiés aux arts de la scène.

Avec Ravissement…

C’était une évidence, et certainement le point fort du MASA : Le contenu riche proposé par les artistes. Rien à redire, ils ont fait leur part. Il y a eu de la diversité, de la créativité et de la qualité. Bravo à l’organisation qui a su donner de la place au théâtre, à la musique, aux contes, au slam, à la mode, à la danse, et à l’humour. La présence de professionnels venus par centaine découvrir les spectacles et partager leur expérience au cours d’ateliers, a témoigné du grand intérêt suscité par le Marché des Arts du spectacle.

c) MASA 2018

Le tout Abidjan était à priori touché par une programmation décentralisée à travers les grandes communes. Le village MASA au Palais de la Culture était certainement le site le mieux loti avec son riche marché artisanal, son esplanade régulièrement animée, et son maquis géant avec des menus délicieux.

c) MASA 2018

La parade de rue pour inaugurer le MASA était l’une des plus belles idées de l’organisation, avec l’installation d’une exposition à l’entrée du Palais de la Culture où était retracée, images après images, l’histoire du MASA de 1993 à ce jour. Vingt cinq années d’existence qui sonnaient comme un tournant décisif pour le marché et le festival. Mais au terme des hostilités, l’impression de “virage raté”est bien là.

Puis consternation !

Si la programmation était ambitieuse, sa mise en oeuvre s’est avérée décevante pour beaucoup de festivaliers et acteurs de la scène artistique. Les changements de dernières minutes, les horaires non précisées, les gros retards ont mis à mal l’enthousiasme et la patience des intéressés. Déjà qu’il se jouait le défi de la communication… Une communication lancée un peu tard pour un rendez-vous de cette envergure.

c) MASA 2018

Et l’introduction de l’entrée payante n’a rien arrangé au schéma. Il fallait faire accepter cette “innovation” aux éventuels participants, mais également réussir à bien leur expliquer le mécanisme qui n’a fait que s’enrouer jour après jour. Au fil des journées, on découvrait une nouvelle option d’entrée. A la fin on se retrouvait avec :

-Le ticket de 5000 Francs CFA pour participer à tous les huit jours

-Le ticket de 1000 Francs CFA pour un jour

-Le ticket de 10.000 pour quelques spectacles privés

-La gratuité de façon inattendue

c) MASA 2018

Naturellement, la combinaison de toutes ces incohérences a participé à une faible affluence constatée sur quasiment tous les sites. Ce MASA était déroutant, plein de surprises désagréables et de promesses ratées. Certains journalistes étrangers qui n’ont pas été pris en charge dans les temps, ont dû avisé non sans déplorer la tournure des événements.

Nous n’éprouvons aucun plaisir à relater ces faits, mais le MASA méritait meilleur traitement, d’autant plus qu’il s’agissait d’une édition symbolique. Evidemment le projet est immense et laborieux, mais nous avons connu mieux en 2014 et en 2016. La logique aurait donc voulu que 2018 soit une réussite.

Note de fin : Il n’y avait aucune poubelle visible au Village MASA. Inacceptable !

 

 

Categories: Arts scéniques

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